Les confinements successifs et les restrictions d’accès durant la pandémie amènent les artistes et autres “créatifs” à redécouvrir les charmes de l’art miniature. Les articles de presse sur les galeries miniatures gratuites se sont multipliés au cours de la dernière année. Le Seattle Met, le Washington Post (2 articles), TimeOut, Urbanicity, la CBC, le Toronto Star, même le Smithsonian Magazine ont démontré leur intérêt pour ces mini-galeries d’art.
Ces reportages nous apprennent que les petits espaces aux allures de maisons de poupée sont déjà installés aux Etats-Unis à Seattle, Portland, Austin, Oakland, Phoenix Atlanta, Washington D.C., Brooklyn, Hyattsville, et aussi au Canada à Edmonton et plus récemment à Hamilton. L’artiste Elaine Luther en a repéré en Suède, en Pologne et au Mexique. S’autoproclamant dénicheuse de mini-galleries d’art, elle a lancé un site web pour nous aider à suivre l’expansion de l’empire.
Ce phénomène grandissant est une bonne nouvelle pour les artistes. Cela représente une façon de plus de faire voir leurs œuvres et de rejoindre un public varié, à proximité et sur le web. C’est aussi une bonne nouvelle pour les enfants et pour la vie de quartier, puisque la petite galerie peut accueillir les objets de n’importe qui, pourvu qu’il y ait de la place. Chacun peut y déposer ou prendre une oeuvre. C’est le même principe que le populaire réseau de petites bibliothèques libre-service.
Les artistes de l’État de Washington sont certainement les catalyseurs du mouvement. Stacy Milrani a été une des pionnières et sa petite galerie est une des plus fréquentées. Quant à elle, Jennyfer McNeely a apporté une toute autre dimension à l’aventure, en créant une conservatrice d’exposition fictive, Margaret Supperfield, une poupée, qui a son propre compte Instagram. Pour Katy Strutz, confectionneuse de poupées, l’appel du miniature allait déjà de soi.
Il est intéressant de constater que ce nouvel engouement pour le miniature arrive au moment où, à l’autre extémité de l’échelle on voit émerger l’art dit immersif, avec son gigantisme et ses superlatifs. Faisant maintenant son apparition dans de grands musées bien établis, les expositions immersives présentent les images de Van Gogh, Klimt, Schiele, Klee et aussi d’artistes contemporains. De tels événements sont ouverts au public à Miami, Atlanta, Houston, Las Vegas, Los Angeles, Toronto, Bordeau, Dubai, Shangai, Macao et Tokyo. Les promoteurs déploient des moyens technologiques sophistiqués pour attirer de nouveaux publics vers les arts visuels et stimuler le tourisme. Le palmarès de Bea Mitchell des tops 11 événements immersifs sur Blooloop, nous montre à quel point cette approche de l’art contraste avec l’art miniature.
Historiquement, l’art miniature a toujours fait partie des grandes collections. Il n’a jamais non plus été absent de l’art contemporain, même s’il n’a pas été de ce qu’on qualifie de blockbuster dans les grands musées, avec leurs gros édifices. Encore aujourd’hui et depuis 30 ans, la Biennale Internationale d’Art Miniature présente de tels œuvres dans la petite ville nordique de Ville Marie, au Québec. Plus d’une dizaine de pays ont été représentés l’été dernier. De l’autre côté de l’Atlantique, à Paris, le public a encore quelques jours pour visiter l’exposition Small is Beautiful. Cette exposition organisée par Encore Productions et Fever, présente les oeuvres miniatures de 20 artistes et des ateliers pour les enfants.
Plus bas, les photos nous fait voir une petite galerie libre-service qui vient tout juste de voir le jour à Hamilton, Canada. L’enseignant d’art Matt Coleman en est l’instigateur. Une artiste de l’endroit y plaçait sa propre contribution, lorsque j’y ai déposé l’édition limitée d’une impression réduite d’un dessin de mon cru.