Sur ce blogue il y a deux ans, on présentait Onfim. Ce gamin du XIIIe siècle avait tracé un dessin sur un morceau d’écorce, trouvé tout à fait par hasard, parmi d’autres trouvailles archéologiques. Grâce à un nombre croissant de médiévistes intrépides, des images laissées par des enfants il y a des siècles, sont de moins en moins condamnées au hasard, loin du regard de la science.
Les avancées en psychologie du développement de l’enfant ont toujours bien servi parents et éducateurs. Depuis quelques années, voici que ces mêmes avancées viennent en aide aux médiévistes, dans leurs études de documents ancients. Ce sont de bonnes nouvelles pour la conservation de dessins d’enfants.
Deborah Ellen Thorpe détient un doctorat en études médiévales de la University of York (G-B). En 2016, son article Young hands, old books: Drawings by children in a fourteen century manuscript, LJS, MS. 361, paraît dans Cogent Arts and Humanities (Taylor & Francis). Elle y démontre avec finesse et conviction que les mains qui ont tracé trois petits dessins, dans les marges d’un manuscrit du XIVe siècle, sont bel et bien celles d’enfants. Ses obsevations sont fortement appuyées par les travaux de plusieurs chercheuses en psychologie et en éducation artistique.
D’autres médiévistes réputés ont grandement contribué à mousser l’intérêt envers ce que les enfants du Moyen Âge ont pu laissé derrière eux. Pour n’en nommer que deux importants, mentionnons Seth Lere (Devotion and Defacement: Reading Children’s Marginalia, University of California Press), et Nicholas Orme (Medieval children, Yale University Press).