Une étude plus loin

La Collection internationale Desseins d’enfants (CIDE) a débuté 2024 en concluant un partenariat avec l’Office of Community Engagement de l’Université McMaster. L’entente visait à permettre à une équipe de chercheurs d’étudier les décisions des familles en ce qui a trait à la conservation ou la mise au rebus des images créées par leurs enfants. L’étude se penchait également sur les facteurs pouvant mener les familles à utiliser la CIDE pour la conservation.

Mieux comprendre les motivations et les choix des familles s’avère essentiel pour permettre à la CIDE de mieux informer le public sur les enjeux de l’art enfantin et de sa préservation pour les futures générations.

L’équipe composée de Hamza Abouiznied, Mia Brufatto, Lily Li, Lina Mabayyed, et dirigée par Syed Mahamad vient de compléter son rapport.

En tout, 113 participants âgés entre 18 et 64 ans ont rempli un questionnaire. La vaste majorité provenait de toutes les provinces canadiennes et de trois territoires. Le rapport est repli de renseignements et d’observations inédites au sujet de la préservation des dessins d’enfants sur le plan personnel, familial et sociétal. Notamment, 80% des répondants ont rapporté que leurs parents avaient conservé leurs dessins d’enfance.

L’étude révèle les principaux facteurs influençant ce comportement au foyer :

  • L’intention de documenter le développement artistique ou personnel de l’enfant
  • L’appréciation esthétique l’image
  • Le lien affectif lié à l’image ou ce qu’elle représente.

Pour ce qui est des obstacles à la conservation à la maison, le manque d’espace, et le manque de temps sont de loin les facteurs les plus cités par les parents.

L’étude souligne également les raisons qui poussent les familles à utiliser la CIDE pour l’archivage :

  • Une façon de valoriser les images et les partager avec le public
  • Le souhait des enfants de contribuer à la collection
  • Recevoir une forme de reconnaissance, de validation ou d’incitatif en tant qu’artiste cité, et ou un cadeau en remerciement.

Des obstacles au développement de la collection sont cependant notés dans l’étude :

  • Méconnaissance de la CIDE et de sa mission
  • La perception que le processus de contribution est trop compliqué
  • La réticence à se départir de l’image originale.

L’équipe termine son rapport avec quelques recommandations inspirées des résultats. Les nouvelles données issues de l’étude aideront la CIDE à améliorer ses outils de communication, ainsi que ces orientations pour le développement de sa collection.

A ce point-ci, il semble que la CIDE devrait se donner le moyen de répondre à la fois aux familles qui souhaitent le plus de visibilité et de reconnaissance possible pour leurs contributions, et à celles qui se satisfont plutôt de nourrir les archives et appuyer la recherche dans le domaine.

Ne perdez donc pas de vue nos activités et voyez comment nous adapterons nos programmes afin de mieux servir les familles qui contribuent à la CIDE, ainsi que les autres usagers. Pour ce beau projet et partenariat, la CIDE tient à remercier l’équipe de recherche, ainsi qu’Evan Gravely de l’Office of Community Engagement à l’Université McMaster.

Raisons principales motivant à contribuer à la CIDE. Source: Université McMaster, 2024.

Ça sent le dinosaure

De Godzilla à Barney, en passant par la série de films Parc Jurassique, il est à peu près certain que la plupart des enfants ont dessiné un dinosaure à un moment donné.

Les ossements de vrais dinosaures sont préservés et exposés partout dans le monde. Ils nous aident à comprendre et à apprécier leur suprématie animale, depuis longtemps disparue.

Saviez-vous que des spécialistes prennent aussi soin de leurs excréments? Tout à fait, la merde de dinosaure a son musée! Bon, à vrai dire les excréments se sont fossilisés et transformés en coprolithes.

Le Poozeum a été créé comme une ressource en ligne en 2014, par son instigateur George Frandsen. Dix ans plus tard, il vient d’ouvrir pignon sur rue à William, Arizona, pas loin du Grand Canyon. Le musée et sa boutique présentent environ 8 000 coprolithes. Il détient pour cela un record Guinness, ainsi que pour le plus gros coprolithe jamais découvert (67,5 x 15,7 cm), qui proviendrait d’un T.rex, selon George Frandsen.

La prochaine fois que vous dessinez un dinosaure, n’oubliez pas son coprolithe. Qui sait, pleut-être un jour découvrirons-nous que la planète entière est un coprolithe, ou un dérivé, qui pivote sur son orbite.

Le fondateur du Poozeum, George Frandsen, prend la pose. Source: Poozeum, 2024.

Semaine internationale des archives 2024

Cette année encore nous ajoutons notre voix aux nombreuses personnes et institutions dévouées au maintien d’archives à travers le monde. Le thème de la semaine de sensibilisation cette année est #CyberArchives.

Le Conseil international des archives a publié un impressionnant calendrier d’événements. S’y trouve inscrite notre cérémonie du 13 juin, dans le cadre de notre projet Exploring Connection, en partenariat avec le centre de la petite enfance de l’Université de Guelph.

Comme quoi le passé est toujours d’actualité et a un brillant avenir.

Nos nouvelles images en ligne

Près de 150 nouveaux objets numérisés sont maintenant disponibles en ligne. Les dessins ont tous été créés il y a presque vingt ans, et sont une contribution faite en août dernier par Gisèle Dallaire et ses enfants.

Ces nouvelles images incluent plusieurs feuilles d’activités scolaires de Claire, et des dessins par son grand frère préadolescent, qui montrait alors de l’intérêt pour les voitures modifiées et certains personnages de bandes dessinées.

Automne (détail). Par Claire Chambers, c2004. Source: CDIC-CIDE.

Archeion, on arrive!

Depuis quelques semaines, nous adhérons à Archeion, un service en ligne offert par Archives Association of Ontario. Un peu plus d’une centaine de documents, ou le cinquième de la collection y sont maintenant accessibles. Tous les autres le seront aussi éventuellement. Pour y accéder facilement à partir de notre site web, cliquez sur Parcourez la collection du menu à droite.

Pour le moment, trois de nos fonds sont visibles sur Archeion. Ils présentent des images allant des années fin 1970 jusqu’à récemment. Nos images de périodes précédentes seront ajoutées à mesure que nous poursuivons l’entrée des données dans le système.

On tient à remercier tout spécialement Jazmine Aldrich, Coordonnatrice pour Archeion, qui nous a si bien initiés et appuyés dans cette importante étape pour nous. Mille mercis aussi à Michael K. Chow, bénévole indispensable, qui nous a aidé à choisir le système informatique le mieux adapté à nos besoins.

Logo Archeion. Source: Archives Association of Ontario.

Le 3 novembre, c’est la JMPN

La Journée mondiale de la préservation numérique (JMPN) est une campagne de sensibilisation annuelle, le premier jeudi de novembre. Cette journée souligne la place significative et grandissante que prennent les données numériques, et rend hommage à ceux et celles déterminés à prévenir la disparition des documents numériques.

La JMPN est une initiative de la Digital Preservation coalition (DPC), un organisme de bienfaisance établi à York (Angleterre), avec des bureaux à Glascow (Écosse) et Melbourne (Autralie). Leur WDPD blog inclut des articles (en anglais) d’un peu partout, dont le Canada. Parmi ses efforts, l’organisme a catégorisé les données numériques en une vingtaine de types, et a développé un système d’étalonnage pour en désigner le degré de vulnérabilité. Selon ce système, les archives personnelles sont à très au risque de disparition.

Source: Digital Preservation Coalition, 2 novembre 2022.

Médiévistes de la marge

Sur ce blogue il y a deux ans, on présentait Onfim. Ce gamin du XIIIe siècle avait tracé un dessin sur un morceau d’écorce, trouvé tout à fait par hasard, parmi d’autres trouvailles archéologiques. Grâce à un nombre croissant de médiévistes intrépides, des images laissées par des enfants il y a des siècles, sont de moins en moins condamnées au hasard, loin du regard de la science.

Les avancées en psychologie du développement de l’enfant ont toujours bien servi parents et éducateurs. Depuis quelques années, voici que ces mêmes avancées viennent en aide aux médiévistes, dans leurs études de documents ancients. Ce sont de bonnes nouvelles pour la conservation de dessins d’enfants.

Deborah Ellen Thorpe détient un doctorat en études médiévales de la University of York (G-B). En 2016, son article Young hands, old books: Drawings by children in a fourteen century manuscript, LJS, MS. 361, paraît dans Cogent Arts and Humanities (Taylor & Francis). Elle y démontre avec finesse et conviction que les mains qui ont tracé trois petits dessins, dans les marges d’un manuscrit du XIVe siècle, sont bel et bien celles d’enfants. Ses obsevations sont fortement appuyées par les travaux de plusieurs chercheuses en psychologie et en éducation artistique.

D’autres médiévistes réputés ont grandement contribué à mousser l’intérêt envers ce que les enfants du Moyen Âge ont pu laissé derrière eux. Pour n’en nommer que deux importants, mentionnons Seth Lere (Devotion and Defacement: Reading Children’s Marginalia, University of California Press), et Nicholas Orme (Medieval children, Yale University Press).

Dessin par un enfant du XIVe siècle dans la marge d’un manuscrit. LJS 361, Kislak Center for Special Collections, Rare Books and Manuscripts, University of Pennsylvania Libraries folio 26r. Source: National Library of Medecine, 9 août 2022.

Du balais

Nous collectionnons des objets bien ancrés dans le quotidien de jeunes familles de partout dans le monde. Nous nous intéressons donc tout naturellement à tous ceux qui en font autant, chacun à sa façon. Près de la ville de Jodhpur dans la partie ouest du Rajasthan (Inde), Arna Jharna: The Thar Museum contribue à cet effort en collectionnant et en présentant des Jhadus, c’est-à-dire des balais.

Fondé en 2000, par le regretté folkloriste Komal Kothari le musée expose plus de 180 types de balais, selon l’article bien documenté de Supriya Newar dans Live History India. Les objets les plus simples peuvent s’avérer une source riche en savoirs et les balais aident les visiteurs du musée à découvrir les cultures régionales des résidents du Rajasthan, leurs travaux, leur spiritualité, ainsi que leur environnement naturel. Un autre article, celui-là par Chelsea Santos, Conservatrice adjointe au City Palace Museum d’Udaipur, nous rapproche un peu plus du Arna Jharna Museum. L’article est publié sur mainlymuseums.com.

En 2016, le pittoresque Musée Calbet de Grisolle (France) a aussi rendu hommage au balais à sa façon, dans une exposition de source documentaire différente et dans une autre perspective.

Balais du Arna Jharna Museum, avec étiquette du nom et lieu d’origine. Photo: Chelsea Santos. Source: MainlyMuseum.com, 20 octobre 2021.

Quand le tri s’impose

L’année scolaire est bien entamée, et déjà les dessins et les gouaches s’empilent. Parents, enseignants, prenez le temps d’aider les enfants à fabriquer leur portfolio, ou pochette à dessins. Cette activité vous donnera l’occasion de passer en revue les images, leur signification et les histoires qu’elles contiennent. Vous pourrez les comparer, en apprécier les qualités. C’est aussi une belle façon de souligner le fait que l’espace de rangement est limité et que des choix s’imposent. Quand vient le temps de conserver, mettre au rancart, ou nous envoyer des dessins pour les inclure dans la Collection, il est préférable que l’enfant participe à la décision. Une façon de faire, est de vider un portfolio de l’an dernier pour le réutiliser à nouveau.

Voyez la méthode de fabrication publiée par Tête à modeler. Chaque étape est simple et bien illustrée, avec peu de matériaux. Faites-le solide et durable. Bon bricolage.

The elements of art. Par Rishi, 2020. Source: CDIC-CIDE.

Semaine internationale des archives 2021

Le Conseil international des archives (CIA) présente encore cette année la Semaine internationale des archives et bien entendu la Journé internationale des archives, le 9 juin. Un événement de sensibilisation autant important qu’il est unique en son genre. Le moment et le thème « Renforcer les archives #RenforcerLesArchives » n’auraient pu être mieux choisis pour nous, qui participons au Défi caritatif canadien tout le mois, et qui lancerons de plus notre propre campagne annuelle ce même 9 juin.

Nous vous encourageons à faire un don et nous aider à grandir et à être fin prêts à multiplier nos efforts, dès que les restrictions sanitaires seront toutes levées. Consulter le superbe programme en ligne offert par le CIA du 7 au 11 juin. Nous ne manquerons pas d’être à la présentation Cité des mémoires étudiantes. Nous n’insisterons jamais assez pour dire que chacun et chacune d’entre nous peut apporter sa contribution à la conservation d’archives personnelles, familiales ou professionnelles, pour en faire bénéficier les générations à venir.

Semaine internationale des archives 2021, bannière. Source: ICA.org, 6 juin 2021.
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