Une collection en devenir
Mon enfance, ma famille, les années 60s et 70s ont influencé ma décision de créer cet organisme de bienfaisance. Ce sont pourtant mes années d’études en éducation spécialisée au collège, qui ont provoqué une véritable intention d’agir. Durant ces études, j’ai eu la chance de suivre des cours en psychologie du développement, en activité ludique et en créativité, enseignés par des spécialistes qui ont stimulé ma curiosité. Une de ces enseignantes avait une longue expérience clinique, et savait analyser les dessins d’enfants. Son savoir-faire en la matière m’a profondément marqué. Durant la même période, le bénévolat que je faisait auprès de mamans et de leurs bambins de quatre an, m’a aussi inspiré. Par le jeu, nous invitions les bambins et leurs mamans à expérimenter des compétences sociales, en préparation à la rentrée à la maternelle.
Se frotter aux Grands Maîtres
Inscrit en études pluridisciplinaires, j’ai pu me concocter un programme combinant des cours en psychologie, en sciences naturelles et en philosophie. C’est ce dernier domaine qui m’a captivé de plus en plus au fils des ans. Vico, les Lumières, Hegel, Durkheim, Popper, Sartre et Ferry avaient laissé leurs marques en moi.
En parallèle à mes cours universitaires, je faisais du bénévolat à la galerie d’art du campus. Je m’esquivais parfois vers une autre université, pour aller entendre des entretiens gratuits et ouvertes à tous au Marshall McLuhan Centre for Culture and Technology. Ces présentations, mon bénévolat et mes cours, auront guidé mes pas sur un parcours professionnel au sein d’associations artistiques et comme gestionnaire culturelle durant les vingt années subséquentes.
L’art pour l’art et pour le monde
Au fil des ans, j’ai côtoyé des centaines, peut-être des milliers d’artistes professionnels, certains célèbres, d’autres méconnus, plusieurs ignorés. Que j’agisse comme administrateur ou brièvement comme commissaire d’exposition, j’ai pu les fréquenté de près. À l’occasions, travaillant alors dans un musée, j’ai pu travailler directement avec leurs publics, leurs admirateurs, et voir comment ceux-ci recevaient et percevaient les oeuvres. Toute cette créativité n’a en rien diminué l’émotion forte ressentie en voyant des dessins d’enfants, et m’a plutôt fait mieux saisir pourquoi tant d’artistes ont été émus, voire influencés par eux. Depuis que mon travail m’a mené dans le secteur de l’éducation, je cherche le meilleur moyen d’empêcher la disparition incessante des dessins des enfants, témoins de leur temps.
Événements récents
Il y a quelques années, j’appris à ma grande stupéfaction, que plusieurs religions avaient à un moment ou l’autre de leur histoire respective, interdit aux enfants de dessiner la forme humaine. Étranger à de telles traditions, je m’y connais assez en matière de censure pour savoir que c’est un sujet au cœur des préoccupation des créateurs professionnels. Cette réalité m’a confirmé la nécessité de poursuivre ma réflexion, en ancrant mes convictions dans un projet philanthropique, et en assurer la continuité.
Léo Beaulieu
Fondateur