Une guerre, des migrations de masse, de l’inflation brutale, des manifestations dans les rues, la démocratie et le communisme en opposition. Voilà un agencement trop familier presque partout sur la planète par les temps qui courent. Ce n’est malheureusement pas la première fois dans l’histoire qui, dit-on, tend à se répéter.
Mais attention, ajoutons au tableau des enfants et des barres de chocolat, et on se retrouve tout à coup à un moment bien surprenant de l’histoire du Canada.
Un article de Taylor C. Noakes, publié en 2022 dans Encyclopédie canadienne, nous apprend qu’en 1947, des centaines d’enfants en colère sont descendus dans les rues de plusieurs villes à travers le pays. Leur motif? Protester contre la hausse subite et drastique du prix de la barre de chocolat, de cinq à huit cents.
Ce qui avait débuté comme un élan de mécontentement somme toute inoffensif en apparence, a dû bientôt être pris au sérieux, même que la police est intervenue à quelques occasions. En quelques semaines à peine, avec un large appui populaire, les enfants ont fait chuter de quatre-vingt pour cent les ventes de bonbons.
Ce n’est qu’après que la presse torontoise ait rapporté que des personnes d’allégeance communiste auraient infiltré les rangs des protestataires, que la population s’est retournée contre eux, et que leur récriminations fut muselées.
Le documentariste Phillip Daniels a réalisé un film formidable sur le sujet en 2003 : The five cent war. Le film donne une voix à quelques-uns des instigateurs du boycott, un demi-siècle plus tard. Deux livres pour enfants s’inspirant des événements sont aussi sur le marché. Un par Michelle Mulder, Maggie and the chocolate war (2007), et l’autre par Lindsay Ford, Candy bar war (2121).
On ne vous le cachera pas, dans la vraie vie le prix de la barre de chocolat n’a jamais reculé d’un centime. Puis en fin de compte, il n’y aura que la narration des événements par des grandes personnes pour savoir ce qui s’est passé en 1947, à propos de la barre de chocolat. On a cherché, mais on n’a trouvé aucun dessin d’enfant qui relaterait cet épisode pour le moins inusité de l’histoire canadienne. Dommage.